Posturothérapie : le journal de la posturologie de Lisbonne

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mercredi, octobre 26, 2005

78/ Place de la propioception chez l'athlète

Place de la proprioception chez l'athlète, le rugbyman et le pongiste
Jean-Marc FORICHER


La proprioception nous permet de connaître la position de notre corps dans l'espace et de nos membres par rapport à notre corps. Nous sommes également capables d'apprécier la résistance contre laquelle nous effectuons un mouvement. De fait, la proprioception correspond à trois qualités : la sensibilité à la position, au mouvement et à la force.

La sensibilité à la position nous informe des angles formés par chacune de nos articulations, et donc de la position relative de nos membres entre eux et par rapport au corps. La précision en est faible et elle présente peu ou pas d'adaptation. Elle peut être grandement améliorée par l'apprentissage (ex : tir à l'arc)

La sensibilité au mouvement correspond à une sensation de vitesse, de direction et d'amplitude. Les seuils de sensibilité pour ces trois paramètres sont plus faibles dans les articulations proximales (épaule) que dans les articulations distales (main).

"La sensibilité à la force se superpose à la sensibilité à la pression (étirement de la peau et pression exercée par un objet à porter). Il est donc difficile de distinguer l'information en provenance de propriocepteurs de celle provenant des mécanorécepteurs cutanés.

Les êtres humains " s'entraînent en proprioception " dans le but de rendre les mouvements quotidiens plus efficaces. La proprioception est initialement inconsciente mais peut être améliorée par l'entraînement.
Des récepteurs sensoriels spécifiques dans les muscles, les articulations et les tissus connectifs permettent au corps d'analyser l'information provenant de stimuli variés et de la transformer en action. A travers des appréciations conscientes et des processus cognitifs de la position du corps dans l'espace, le système nerveux central et les récepteurs sensoriels peuvent être conditionnés pour être plus sensible à la longueur et à la tension des muscles et des tendons.

Les activités qui exigent l'équilibre, la coordination, l'agilité et la puissance (exemple de l'athlétisme, du tennis de table et du rugby), et les mouvements qui défient la gamme normale des gestes, permettent de tester l'adaptation proprioceptive.

Il est également suggéré qu'en réduisant la vision dans n'importe quel exercice et/ou en employant des exercices qui exigent une connaissance accrue de la position, comme avec des planches d'équilibre ou des ballons, nous pouvons créer presque n'importe quel type de situation d'entraînement proprioceptif.

Ainsi, dans l'entraînement de ces sportifs susnommés, l'amélioration des performances et la diminution des risques de blessures passent par un entraînement proprioceptif régulier et de qualité.

Parmi les outils dont disposent les entraîneurs à ces fins, nous trouvons notamment
les exercices de traitement de l'équilibre (yeux ouverts ou fermés),
les mouvements rotatifs (et non pas seulement linéaires ou latéraux),
le travail de la position : les mouvements doivent être initiés depuis une position athlétique (chevilles, genoux et hanches légèrement fléchis),
les transferts de poids : le corps est spécialement sensible aux changements de poids liés à la position,
l'utilisation de mouvements dynamiques (préférables à des positions statiques).

Source : http://www.posturologie.asso.fr/congres/rennes05/foricher.html